La cloche sonne la fin de la récréation. J’ai encore la bouche pleine de ce réglisse enroulé autour d’un bonbon que l’on vend dans la cour. L’alarme donnée, il faut se mettre en rang devant le grand bâtiment en pierre de cinq étages.
Les rangs sont ventilés par classe, des sixièmes aux terminales. Nous faisons face à un perron où trône le « Surgé » Contraction de surveillant général. Petit homme en tenue de prête. C’est son moment de gloire ; avoir tous ces jeunes devant lui, le grandit, pourrais-je dire. Personne ne parle malgré un petit bourdonnement. Même ce type de première qui me fascine par son aura, il se détache de tout le monde jusqu’à penser qu’il peut monter sur le perron et bousculer le surveillant. Plus tard je reverrai ce genre de type qui rentre en réunion en suscitant le silence et par de là, le respect.
Le moment de gloire du pion continue car chaque rang monte le perron et passe devant lui, tête baissée, pour aller se dispatcher dans les différentes classes. On l’appelle Surgé, quoique je lui aie attribué le sobriquet de « corbeau », l’ayant vu un soir avec sa cape noire volant au vent. Pendant un cours j’ai d’ailleurs adapté la fable de La Fontaine « le corbeau et le renard » parlant de ce type et son rapport aux élèves.
Pendant les cours il erre dans le hall, regardant à travers les vitres des fenêtres; si quelqu’un est dissipé au moment de sa ronde, le petit homme surgit dans la classe et attrape le fautif par l’oreille le trainant au dehors, devant le regard ahuri du professeur. Pas besoin de préciser que l’indiscipliné va passer un mauvais quart d’heure. Cela peut aller de rester à genou sur une règle carrée une demie heure, se faire trainer par les cheveux ou ramasser des coups de cette même règle en fer sur les doigts.
Le catalogue des sévices grandit au fil des saisons mais vous n'avez pas le droit de choisir dans la liste. Il a pour lui une force extraordinaire. C’est un tortionnaire, assouvissant une soif de violence et certains d’entre nous sont tétanisés devant cette brutalité. Il a du faire ses classes pendant la guerre d’Algérie (suspicion qui n’engage que moi et m'éloigne du propos!).
Il a ses têtes, têtes de turcs, ce sont souvent les mêmes qui y passent. Inutile de préciser qu’au delà d’une certaine classe, les élèves sont tranquilles, seuls les sixièmes et cinquièmes l’intéressent; quelque fois un quatrième y passe mais encore faut-il qu’il soit en retard de croissance.
Il peut sévir pendant les pauses en « condamnant » les gens à une demi-heure de "mur", punition qui consiste à longer un mur aller retour pendant un temps donné, le temps dépend de la gravité de la faute et surtout de l’humeur de ce monsieur.
Le Surgé aurait été capable de nous mettre une pancarte autour du coup comme on le faisait pendant la révolution culturelle de Mao pour bannir (encore une référence tendancieuse!).
Je m’étonne toujours de certains garçons qui, malgré le danger, continuent d’oser se dissiper.
Comme ce type qui, le professeur lui disant de prendre la porte, dépend cette dernière et demande « je la mets où ? » Cette blague a son effet mais le prix a payé est très fort.
Une autre fois à l’étude entre 17h et 19h (alors que le lycée public d’en face est vide depuis longtemps) nous sommes surveillés par un prêtre âgé. Assis à son bureau sur l’estrade, il lit, mais bien vite pique du nez. Le jeu est d’aller tourner quelques pages de son livre avant qu’il ne se réveille. D’un claquement de main nous réveillons le surveillant qui, scrutant la salle se demande s’il a rêvé puis reprend sa lecture un peu interloqué. Cette fois le renard est tapi derrière la vitre. Avant que l’élève ne reprenne sa place il est happé par les tentacules du « monstre » et trainé vers la sortie; le surveillant se réveille et, découvrant ce chambard, veut se lever et tombe de sa chaise sous les hourras des spectateurs. Le lendemain nous tous faisons le mur, pas la belle mais ce que j’explique plus haut.
Je suis toujours subjugué par cette forme de violence qui, pour moi dénote d'un refoulement de quelques accidents de la vie (psychologue s'abstenir!). D'autres camarades n'essaient pas de lui trouver quelqu’excuses, pour eux c'est un combat de tous les jours.
Mon père voulait un collège privé pour la discipline, il avait frappé à la bonne porte.
Ma chance est que je suis grand pour mon age.
Maitre Surgé sur son perron perché
Tenait en ses mains un otage
Maitre Ecolier en rang installé
Réprimait un tel flicage….
jeudi 26 septembre 2019
Le Surgé
samedi 24 août 2019
Une nuit en l'attendant
La nuit enveloppe les bâtiments d’un voile soyeux. Elle aplanit les laideurs du jour, pensais-je! La nuit pénètre par ma fenêtre et envahit lentement la chambre ou je suis. Allongé sur un matelas à même le sol je la regarde progresser lentement sur le plafond. Avec elle le silence se fait tout doucement ponctué seulement de quelques bips qu’égrènent les machines. Les bruits de la journée sont devenus plus rares, plus feutrés. La chambre plonge dans une torpeur. Le noir est troué de lumières vertes et bleues qui jouent sur les murs des ombres féériques. Je saisi l’instant presque magique mais je ne suis pas seul dans cette chambre.
Sur un lit, un enfant est étendu sur le dos, il ne bouge pas, on n’entend pas son souffle, il est de marbre.
Je suis là, à l’hôpital, car le médecin m’a dit ce soir que mon fils ne passerait peut être pas la nuit, une dose de chimio trop forte et la petite usine chimique de son corps s’est mise à s’emballer; c’est comme une réaction nucléaire en chaine qu’on n’arriverait plus à contrôler. C’est l’image que je m’en fais car le toubib y est allé de ses grands mots savants mais j’aime traduire pour avoir une image contrôlable elle.
Je l’attends ! C’est la nuit qu’elle arrive.
La porte s’entrouvre, je fais semblant de dormir pour ne pas déranger l’infirmière de nuit. Elle s’affaire deux ou trois minutes autour du lit puis ne l’entendant plus je risque un œil, je la vois de dos elle est agenouillée devant mon fils et elle prie. « Quelle force dans sa croyance me dis-je ! » dans ce lieu où des enfants souffrent où quelques-uns meurent aussi, comment peut-on croire encore à une quelconque force supérieure. Cette croyance je la respecte, je connais la personne c’est une seconde mère pour tous ces enfants qui dorment loin de leur foyer; c'est une sainte, j’aimais la voir le soir quand je laissais mon fils seul la nuit; je savais qu’elle s’en occuperait bien. Des larmes me viennent à la voir là. Je l’aurais embrassée pour l’instant d’amour qu’elle donne.
Elle sort. Je reste pétrifié sur mon matelas.
Je l’attends ! Faut pas que je m’endorme
Dans quel monde suis-je en ce moment, un monde qui peut basculer d’un instant à l’autre, je guette le son de la machine qui va déchirer ce calme pour nous dire « c’est fini ! ». Ces robots faits de clignotants, de chiffres et de bruitages paraissent les seuls choses vivantes. Ces machines relient l’enfant à une vie artificielle et guettent elles aussi les réactions du corps pour nous alerter le cas échéant. Cela fait des mois que cette chambre est notre seconde maison. Nous y passons une partie de notre temps, nous y mangeons, parlons, rions, pleurons, jouons… enfin nous y vivons. Des jours d’espoirs, de victoires, d’autres de défaites et de souffrances. Allez dans un hôpital d’enfant! Vous prendrez une leçon d’optimisme. Les enfants y sont souvent plus forts que nous adultes; ce sont eux qui nous soutiennent. J'y ai connu des héros de la vie même si l’innocence de l’enfance leur manquera toujours quelque part.
Je la guette! Elle et sa faux.
C'est étrange de voir un enfant, si vivant, rester
allongé sur le dos sans aucun signe qui peut nous laisser espérer. Un instant
j’ai l’impression qu’il en a eu marre, qu’il se laisse partir, abrégeant ses
souffrances. J’ai peur aussi qu’il veuille abréger les nôtres. Je voudrais lui
dire, avant, combien j’ai aimé notre combat ensemble que, si j’ai désespéré
parfois ce n’est pas à cause de lui, c’était une faiblesse de ma part.
J’aimerai lui dire et lui dis que j’ai tant de choses à vivre avec lui avant
qu’il s’en aille; qu’il ne peut pas partir comme cela, même s’il veut faire un
bras d’honneur à la vie qu’on lui inflige. Que peut être le combat en vaut
encore la peine. J’essaie de m’en persuader.
Parfois je crois sentir son souffle mais ce n’est que l'air du climatiseur. Mes paupières s’alourdissent, les minutes, les heures défilent à un rythme défiant la tortue de la fable. Une lueur me semble-t-il dans le ciel; La clarté chasse la nuit et ses ombres; enfin le matin va apparaitre, je me lève et m’approche de mon enfant il est toujours là avec nous.
Elle n’est pas venue !
Cette nuit nous aurons gagné, mais combien de nuit tiendrons-nous ?
Deux jours plus tard alors que je veillais mon fils, j’ai repéré un petit battement de cil. Je lui ai parlé, j’ai décidé de mettre le CD de Balavoine qu'il adorait, j'ai fredonné comme on faisait ensemble et il a émis quelques sons, c'est ainsi qu'il s'est réveillé.
La vie, en suspend jusque là, recommençait.
lundi 12 août 2019
Drone
Le soleil tape sur le désert de cailloux.
L’ombre est rare, il faudrait se glisser derrière un rocher pour la trouver.
La petite fille habituée, joue avec une poupée,
la faisant danser pour soulever ses habits au vent.
La climatisation ronronne gentiment dans le bureau, il fait bon derrière l’écran.
Le ventilateur fait danser les bouts de tissu accrochés.
L’homme se prélasse en jouant à un jeu de carte tout en jetant un œil à l’autre console.
La petite fille voit le berger sortir ses moutons,
il porte un fusil en bandoulière au cas où quelques perdrix passeraient par là.
Elle le regarde se préparer aller quérir quelques herbes pour ses bêtes.
L’homme se concentre sur son jeu.
Une ombre semble apparaître sur l'autre écran vert;
dans le flou de la vidéo il croit distinguer un homme armé.
Il essaie de bien comprendre ce qu’il voit car les ordres sont stricts
si une activité semble suspecte il faut intervenir.
La petite fille met sa main en pare soleil de façon à bien scruter le ciel.
Un vrombissement ne cesse d’emplir la vallée depuis ce matin.
L’homme a contacté le commandement : « En cas de doute on tire! ».
Abandonnant sa partie de carte il prend la souris et clique sur l'icône « Fire ».
La petite fille court vers son père, elle a vu quelque chose dans le ciel et veut l’avertir.
Encore dix mètres mais une boule de feu embrase le berger et son troupeau.
Elle s’arrête.
Deux secondes plus tard, la boule la prend et la couche au sol, la poupée s’enflamme.
L’homme se lève et s’étire. Il a faim.
Sa journée est terminée.
Le nuage de fumée se dissipe lentement dans la vallée.
Le grondement de la mort s’enfuit se répercutant sur les montagnes.
Tout n’est plus que désolation, seules les pierres ont résisté.
La vie a disparu.
mercredi 1 mai 2019
Le temps... du confinement
Dans un écrit je parlais du temps. Le temps que l’on ne prenait plus.
http://ecrits.didierdufresne.com/2016/06/le-temps.html
Avec le confinement on va réapprendre ou même apprendre à découvrir le temps.
On va s’ennuyer et l’ennui est indispensable.
Je me souviens, enfant ou ado, il m’arrivait de m’ennuyer, c’était en fait une bonne émotion. D’abord on se posait, on pensait au passé récent, ce qu’on avait accompli puis on se tournait vers l’avenir, à ce qu’on pourrait faire. En général on sortait de ce sentiment assez rapidement surtout pour ceux qui savaient faire fonctionner leur imagination.
Maintenant on n’a plus le temps de s’ennuyer, car la mode est à la course en avant. Surtout ne pas s’arrêter pour ne pas avoir à faire une introspection qui nous ferait découvrir des occupations décevantes.
La technologie d’aujourd’hui nous permet une ouverture sur le monde, profitons du temps que l’on a pour se documenter, se cultiver, s’amuser, rire, tout est possible. On peut voir ou revoir des émissions, voir des documentaires, écouter des gens intéressants qu’on ne voit pas sur les chaines traditionnelles.
En dehors de cet outil, faire un repli sur soi même pour mieux se poser, se connaître et faire une cassure du rythme effréné vers un but pas toujours clair.
La contemplation est utile aussi, il faut méditer sur nos vies, pas seulement les nôtres mais celle du monde. Ce monde de consommation effrénée, ce monde de l’argent, de la globalisation. Penser à son environnement proche, faire vivre les commerces de proximité et de ce fait ne pas être dépendant d’économies de pays lointains.
Enfin! on peut prendre le temps. Le temps est une chose précieuse et chère. Là, nous avons l’occasion de le prendre sans contrainte. Surtout ne pas hésiter à l’utiliser pour se retrouver soi-même.
Le temps est un capital qui nous est donné à la naissance. Fructifions le.
mardi 29 janvier 2019
Le temps
Contre un mur de la pièce s’érigeait une horloge comtoise. Petit, elle me semblait géante. Fallait-il que le temps, à l’époque, ait de l’importance pour qu’on l’honore du plus beau meuble.
Je perdais mon temps à écouter le tic-tac égrenant les secondes ; laissais mon imagination voguer au rythme du balancier doré.
Je partais dans des songes sans histoires réelles, seulement un voyage dans le temps. Il était bon de se poser en se ressourçant au son de l’écoulement du temps.
Maintenant où on n’a plus le temps, d’ailleurs plus d’horloge comtoise. On court après des minutes à jamais perdues. Le temps n’a jamais eu autant d’importance et on ne le prend pas. Peut-être faudrait-il retourner le sablier de notre vie pour retrouver le bon rythme.
Que de temps perdu à essayer d’en gagner!
La réalité revenait vite quand le carillon sonnait. Nous n’étions pas surpris, juste avant, le ressort nous indiquait que le son cristallin allait emplir la pièce, scandant les heures passées.
Les gens installés venaient de vivre, à leur insu, un moment. En communion ils prenaient conscience qu’un peu de leur vie s’était dissipé.
La nostalgie du temps perdu n’avait pas le temps de s’installer car le son,
après avoir percuté les murs en écho, s’évaporait laissant le tic-tac
reprendre son lent écoulement inexorable.
Plus le temps a de l’importance plus les horloges se réduisent, comme si l’on ne voulait pas entendre le temps s’en aller. La musique des secondes s’envolant nous manque pour prendre conscience de la fréquence à laquelle bat notre vie.
Dans le temps on avait le temps !
Si vous avez pris le temps de me lire, merci ! J’espère seulement que vous n’aurez pas perdu votre temps.
Une des plus grandes libertés, c’est d’avoir le temps de faire les choses.
mardi 15 janvier 2019
Nostalgie
L’Homme cela lui a pris comme ça, comme dans un rêve démentiel. Un cauchemar.
D'abord il a voulu mettre son image partout, se mettre en publicité, en actualité. Il abat les arbres, déforeste, pour en faire du papier, des affiches. Il a commencé à cacher le paysage, comme s'il voulait ne pas voir ce qu'il détruisait.
Puis il a construit des maisons de plus en plus grandes. Bien sûr il plantait un arbre de temps en temps pour en garder le souvenir. Les Immeubles grandissant ont commencé à couvrir les arbres de leur ombre, ces derniers sont morts desséchés. Le béton a remplacé le parc naturel couvert d’herbes folles et de fleurs printanières.
Il a voulu se déplacer, il invente donc des machines, il faut les nourrir ces machines. Heureusement la terre nourricière est là avec ses réserves de pétrole. On pille et même si quelques cargos chavirent, laissant de larges larmes noires sur la face de la mer, on se dit que le jeu en vaut la chandelle. La flamme il faut pouvoir la laisser allumée, comme l'homme de Cro-Magnon voulait la préserver. Les usines et les véhicules crachent leur venin invisible trouant notre toit protecteur. Empoisonnant notre air.
L'Homme est pris d'une frénésie, non seulement il ne veut pas s'arrêter mais il court, il casse, il tue. Bientôt les forêts disparaissent laissant place à des langues de terre desséchées que même les fleuves ne peuvent abreuver. Des mers s'évanouissent découvrant des carcasses de cargos, des neiges d'antan s'évaporent vieilles de milliers d'années.
Il ne fallait pas accepter dès le début car il suffit aux pollueurs de gravir les paliers plus ou moins sensibles de la résignation.
Des îlots, des oasis se sont créées entourées de murs et barbelés gardés par des armées. Des millions de gens y ont péris autour faute d'eau ils y ont versé leur sang. Maintenant ce sont les dirigeants, les vrais pollueurs qui y vivent, pour combien de temps encore.
Où est passé cette cascade sur la rivière. Elle déployait son rideau de brume aqueuse que venait illuminer le spectre coloré du soleil. Le promeneur armé de patience aurait pu y voir un écureuil s'y rafraîchir ou ce raton laveur sécher ses poils brillants à la chaleur des rayons. Tous les sens y étaient mis en éveil.
L'ouïe d'abord avec cette mélodie de l'eau sur les rochers, rehaussée de chants d'oiseaux et ponctuée de bourdonnements d'abeille.
L'odorat ensuite par le bouquet de l'herbe humide agrémenté des parfums de fleurs des prés.
Le goût après en se rafraîchissant de cette onde; croquant une fraise sauvage.
Le toucher en laissant filer entre ses doigts cette force insaisissable.
La vue bien évidemment, imaginant qu’il y a plusieurs milliers d'années de cela quelqu'un assistait au même spectacle.
Où sont tous ces plaisirs disparus à jamais ? Pendant plusieurs millénaires des hommes ont pu y goûter. En quelques décennies tout a disparu, l’eau, l’herbe, les fleurs, la musique plus rien de tout cela. Tout n'est plus que sable, poussière (tu retourneras poussière).
Pourquoi se ressasser cela sans arrêt? Cela ne sert à rien, si c'était à refaire, l'Homme recommencerait. Ce serait le jet d'un sac de plastique qui naviguerait jusqu'à la mer. Car tout a commencé comme ça un geste simple sans conséquence qui se multiplie à l'infini, l'égoïsme nous permettant de croire que l'on a le droit d'agir ainsi. Ce sont ces politiques soutenant les compagnies pétrolières qui en sont responsables. Ce sont eux qui rendront des comptes au banc de la société, au grand tribunal des amoureux de la terre, ils seront condamnés pour crime contre la nature; crime contre nature pourra-t-on vraiment dire.
L'homme se ressasse tout cela en songeant qu'il n'a rien pu faire. Va falloir qu'il mette sa combinaison, son masque, ses bottes pour aller chercher de quoi se sustenter. Il va partir pour sa quête finale. Arpenter ces rues balayées par un vent de sable. Il se couvre entièrement, la moindre surface de peau offerte au soleil brûlerait instantanément. Il doit chercher quelques trous ou récipients dans cette ville contenant un liquide poisseux lui permettant de s'abreuver. Il est conscient que si ce n'est aujourd'hui qu'il périra, ce sera certainement demain.
Demain il y a longtemps voulait dire espoir, depuis peu ce mot, Demain, pour lui veut dire mort.
L'histoire se serait-elle déjà répétée ?