mercredi 25 avril 2012

Poémes

         Demain

Demain, peut être que les hommes comprendront
que leur monde tel qu'ils le font ne tourne pas rond
qu'a force de croire qu'ils ont la vérité
ils ont perdu toute simple humilité

Demain l'argent ne sera plus une valeur
on n'échangera que les choses du cœur
le profit ne sera plus le seul objectif
donner deviendra un geste instinctif

Demain on ne pensera plus à dominer
on se contentera de vivre heureux
que le but n'est pas de culminer
mais de chercher a être généreux

Demain l'homme ne pillera plus sa terre
il maitrisera les énergies nouvelles
celles qui ne tuent pas sa mère
laissant à ses enfants la nature belle

Demain il n'existera ni misère ni sollicitude
personne ne réclamera pour survivre
la vie au contraire sera facile à vivre
partager deviendra une habitude

U n jour peut être ce sera demain
T ous les hommes se tiendront par la main
O n ne sera plus des grands plus des nains
P arceque la différence sera reine
I gnorant la laideur et la peine
E n vivant d'un sang neuf dans nos veines


        L'éternité

Elle est partie sans bagage
s'en est allée sans pleurer
s'élevant dans les nuages
afin de mieux nous regarder

Les pluies sur nous auront un peu d'elle
Une goutte une larme qui saura
le souvenir tout de suite reviendra
et son sourire comme une étincelle

La vie la mort des histoires d'homme
comme Eve qui mange la pomme
le paradis ici n'est plus qu'un rêve
Maintenant elle le connait Geneviève

Demain qui sait peut être plus vite
on se retrouvera on sera quitte
la vie la mort plus d'importance
l'éternité sera notre distance.



        Crépuscule

Le  bourdonnement d'un vol de libellule
dans les grandes herbes autour de l'étang
qui se pose sur un coquelicot rouge sang
le soleil couchant annonce le crépuscule

l'étang reflète une beauté du monde
que la truite dorée d'un bond a froissé
faisant des grands cercles sur l'onde
puis plongeant dans l'abîme angoissé

au loin une vache déchire le silence
d'un meuglement qui résonne à l'aventure
l'ombre envahit le jour redessinant la nature
avant de l'enfermer dans un noir intense

l'horizon s'enflamme derrière la colline
le jour se meurt dans ce bain de sang
la vie que la nuit emprisonne attend
espérant de nouveau que l'aube la câline

Je quitte la route laissant derrière moi
un peu de ma jeunesse perdue
mais fort de l'expérience acquise en soi
repartirai dans cette course éperdue


        Uriah Heep

Nous roulions sur la route des vacances
la cassette nous inondait d'envolées d'Uriah Heep
La Simca 1000 blanche filait sa route
Derrière trois copains copines silencieux

Nous étions en communions tous les cinq
La musique, le soleil et la route
Des moments qu'on ne voudrait jamais quitter
Au loin la mer et l’horizon de liberté
Ce sont nos premières vacances, les études finies

Nous allons camper dans les dunes de sable blond
Un parfum de vie m'envahit, le monde m'appartient
Tous ces efforts enfin récompensé et toi.
Uriah heep continue à déverser ses mélodies

J’approche ma main de la tienne et à jamais
Fuir le monde étourdissant, on aurait pu
On aurait peut être du, la vie parfois
Bascule sur un coup de tête, une idée

Uriah heep chante pluie dans mes larmes
Voilà un instant avec toi et déjà les pleurs
C’est fou ce que la musique a sur moi comme effet
je me souviendrai et n'oublierai jamais.

Rain, rain, rain, in my tears
Measuring carefully my years
Shame, shame, shame, in my mind
See what you've done to my life

Rain Uriah Heep


        Dehors

Dehors, dehors il y a la vie
enfermé derrière mes barreaux
je suis privé du vent chaud
le froid pénètre mon envie

L'espoir décline le jour
L'ombre envahit mon ennui
Les couleurs s'estompent, suit
Un mal lancinant et sourd

Cette nuit pleins de cauchemars
surviendront me transportant
dans un monde délirant
fait de démons et cafards

Demain, demain si de nouveau
Je revis l'espoir renaitra
au fil du jour déclinera
Routine de la vie un jour finira


        Léonard

Et Léonard pleure sa musique lancinante
Des images volent dans mon imaginaire
Me nourrissant de sa poésie enivrante
Je communie ne comprenant que son air

Plus que les mots la musique déclame
Je me suis forgé une poésie à écouter
Ces chansons que l'on disait sans âme
Je les recréées en moi pour m'évader.

Et Léonard chante Marianne
Il s'illumine et s'enflamme
il est prêt à vendre son âme
Et Léonard s'enfuit avec Suzanne

La musique m'a permis la survie
Une nourriture, un souffle, un besoin
Dans mon parcours elle m'a suivit
M’accompagnant, m'envoutant  au loin

Et Léonard chante l'oiseau sur le fil
Il réclame un peu de liberté
Des âmes il change le profil
S’envolant vers l'éternité.


        La route

La route luit
La Lune est claire
La route brille, la Lune l’éclaire
Je cours à perdre haleine.

Mon souffle couvre à peine le bruit des griffes sur le goudron
La route est longue
La route scintille, la lune est rousse
Je poursuis cette touffe de poils

Son souffle embaume la nuit.
La route n'en finit pas.
La route est chaude du soleil de la journée
Un instant et mon poursuivant sera sur moi

La route est longue, je n'en verrai pas le bout
Ma vie est courte
La route défile sous mes pas
Bientôt j'aurai mon repas

Plus que deux pas et il est sur moi
La route s'ouvre.
C'est fini l'instant est à l'abandon
Mais quel est cet obstacle devant moi

Le choc est terrible et je suis groggy dans le fossé
Jeannot lapin tu es sauf.

samedi 31 mars 2012

Panne de télé

Un nuage magnétique vient de s'arrêter sur la ville. Plus de télé, c'est la panique, la catastrophe, on avait pensé à tout, au terrorisme, aux inondations, au feu, au tremblement de terre. Pas à ça. Vous vous rendez compte mon pauvre monsieur que font les politiques ? À quoi ils servent ? Même pas capable de prévoir. Comment allons-nous faire ? Pas de grande messe du 20 heures. Ils nous disent ce qu'il faut penser au moins. « Ne mangez pas ça, achetez cette lessive, habillez vous comme ça, ne pensez plus on s'en charge ». C'est inadmissible, qu’allons-nous faire ce soir, nous allons nous retrouver face à face sans cet écran qui faisait la conversation à notre place. Plus besoin de communiquer on le faisait pour nous. Où sont les horreurs que l'on nous servait, les guerres, les pandémies, les famines tout ce qui nous réconfortait, nous permettait de penser que nous n'avions pas à nous plaindre. On ne va pas se replier sur soi, regarder notre vie. Notre petite vie métro boulot dodo comme disait je ne sais plus qui. C'est la grande panique chez les gouvernants, il faut réparer au plus vite c'est la catastrophe, faut trouver une solution temporaire, sinon c'est le soulèvement général on ne contrôle plus rien. Comment nous n'avons pas pensé à ce problème?
Les gens sont dans la rue, à leur balcon. Au début, interloqués puis petit à petit ils communiquent avec les voisins ils parlent. Bien sûr c'est la télévision qui prend la plus grande part des discussions, mais au fil du temps on Entend des paroles différentes. Des attentions vers son interlocuteur, des questions qui entraînent des réponses qu'elles même entraînent d'autres questions. Des conversations en fait. Et puis il fait encore jour dehors, les terrasses de café se remplissent les squares reprennent leur fonction, rassembler les gens. Tout le monde veille, a du mal à rentrer chez soi, ils vivent quelque chose de pas commun et ils le savent, alors ils font durer malgré la nuit qui tombe. La télé au lieu de nous évader comme elle veut nous le faire croire, nous emprisonne dans ses barreaux d'antenne. Elle nous fait découvrir des régions inexplorées mais nous empêche de voir notre voisin. Bizarre comme nous pouvons personnaliser des choses, la télévision, la banque. Quand nous en parlons, nous disons Elle fait ceci Elle nous empêche de faire cela, en fait c'est là que ça devient dangereux, car à force de les personnaliser, on les rend impersonnelles. Nous oublions souvent que derrière ces institutions des hommes sont présents et ceux-ci deviennent irresponsables (dans le sens de pas responsable) du fait qu'ils travaillent pour ces institutions. Ces gens derrière ces institutions ont le pouvoir. Ils sont persuadés qu'ils mènent le monde, il y a un peu de vrai. La télévision est comme toute évolution, dangereuse, si on ne sait pas la maîtriser. Elle aplanit, arase les cerveaux allant au plus simple, cherchant la loi du nombre plutôt que la loi du meilleur Elle racole, attire, emprisonne la pensée. Son but c'est vendre. Créer de l’émotion. Dangereux l’émotion collective, le terrorisme de la pensée rôde.
La panne n'a duré qu'un soir.

Le lendemain tout est rentré dans l'ordre, l'ordre des choses. La télé s'est servie de cette panne comme info afin de la reprendre à son compte. Ce soir le contrôle total sera repris. Bonsoir Madame, Bonsoir Monsieur ne vous inquiétez pas on contrôle tout. La grand-messe peut commencer.

Big Brother vous regarde et veille à ce que vous soyez bien.